Alors que l’imprimante 3D continue à progressivement démontrer son utilité dans notre société, le domaine de la médecine n’échappe en rien à cette technologie.
Création en pharmacie des médicaments
Le but à long terme serait de poster au sein de chaque officine de pharmacie une imprimante 3D. Cela reviendrait à transformer profondément ce lieu commun en commençant par le rôle du pharmacien. De la même façon que, à partir d’une ordonnance il sera en mesure de concevoir un médicament personnalisé à la pathologie du patient. En effet, le médicament et plus particulièrement les doses pourront être adaptées.
En 2015, la FDA (Food and Drug Administration) organisme régulateur de la vente de médicament aux Etats-Unis, a donné son feu vert pour l’impression 3D d’un médicament antiépileptique.

Pour créer un lien au cas du FDA, le MIT (Massachusetts Institute of Technology) a développé une technologie permettant d’assembler le médicament couche par couche.
Compétences requises pour la fabrication
On pourrait être amené à se questionner quant aux compétences nécessaires pour réaliser la conception de nos propres médicaments. Evidemment à l’heure actuelle les imprimantes 3D sont utilisées à des fins artisanales voire industriels dans certains cas. Cependant, il n’est question que de produits conçus à partir d’éléments synthétiques relativement basiques. On peut tout de même préciser que ces appareils sont dotés d’une précision absolue. Néanmoins dans notre situation de création de médicament lorsque nous nous rendons dans une pharmacie ce n’est pas forcément des pharmaciens qui nous servent. On retrouve majoritairement des préparateurs de commandes derrière le guichet.
Or, l’interrogation que nous serions en mesure de nous poser est de savoir si un préparateur de commande sera habilité à réaliser le paramétrage du dosage des ingrédients dans l’imprimante 3D. Si tel est le cas, cela va nécessiter l’accroissement de la diversification des standards en termes de dosage. Aujourd’hui les comprimés de Doliprane sont trouvables en pharmacie sous 500 ou 1000mg. C’est un médicament très standardisé. Mais si nous reprenons la promesse faite par les imprimantes 3D, comment ajuster les doses d’un côté pour une dame âgée sexagénaire et de l’autre pour un homme trentenaire. Cela soulève de nombreuses problématiques à résoudre quant à la capacité de ce type de personnel à créer les médicaments. Devront-ils être davantage formés ? Cette branche de métier est-elle vouée à disparaître ?
L’industrie pharmaceutique en danger ?
L’arrivée de l’imprimante 3D dans les officines de pharmacie pourrait être aux premiers abords synonyme de menace pour l’industrie pharmaceutique. Il s’agit actuellement d’un domaine d’activité pesant plus de 1300 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2018 et devrait dépasser les 1500 milliards d’ici 2022. Il s’agit indéniablement d’un secteur stratégique.

Cette évolution pourrait entraîner la mutation de toute une industrie. On peut renvoyer cela à la notion de destruction créatrice développée par l’économiste autrichien Schumpeter. En effet, l’industrie pharmaceutique évoluerait de manière à délaisser la production des médicaments aux points de ventes et à se recentrer davantage sur les aspects de R&D. Nous pouvons également concevoir qu’elle telle transformation pourrait impacter considérablement la chaîne de valeur de l’industrie.
De plus, il serait intéressant de savoir comment s’opérerait la diffusion ou non de la composition secrète des médicaments. En effet, l’avantage concurrentiel de ces laboratoires repose fortement sur les brevets qu’ils détiennent concernant leurs produits. Il serait tout à fait envisageable de penser que certains laboratoires refuseraient une diffusion totale du processus de fabrication de leur produit. Ainsi, cela obligerait à davantage de transparence de la part des laboratoires. Or, dans un secteur aussi stratégique que celui-ci ce sont des points mis en suspens.
Molière et son malade imaginaire

Pour ce sujet portant sur le domaine médical, nous allons faire un bond dans le temps. Retournons au XVIIe siècle plus précisément en 1673 où Jean-Baptiste Poquelin dit Molière créa de sa plume une de ses plus célèbres pièces de théâtre : Le Malade Imaginaire
Cette comédie-ballet a une visée satirique sur la peur de la mort. Lors de l’intrigue le protagoniste principal Argan n’a qu’une seule peur : mourir. On retrouve d’autres personnages avec cette même névrose tel que les amants Angélique et Cléante qui songent au suicide si jamais ils sont séparés. La plus jeune fille d’Argan fit semblant de mourir, pour échapper à la correction. Et, point d’orgue, Argan feint la mort afin de connaître les vrais sentiments de sa femme et de sa fille aînée.
Enfin, la corrélation que nous pouvons établir entre son auteur et la pièce est certainement le dernier souffle rendu par Molière sur ce fauteuil lors d’une répétition de cette pièce suite à la maladie de la tuberculose.
